Peut-on rire de tout ? La question revient de plus en plus ces derniers temps entre les caricatures de Charlie Hebdo il y a quelques semaines, le (bad) buzz du week-end dernier sur Twitter : le hashtag #卐卐卐 finissant en trending topic, puis celui d’aujourd’hui mettant cette fois-ci le hashtag #unbonjuif à la même place…
L’indignation est de rigueur, les gens hurlent (dans les trois cas précédement cités au moins) les articles pleuvent mais il me semble que personne ne prend la mesure de ce dont on parle ici réellement, du « problème » de fond.
Les blagues racistes j’en fait, souvent, elles sont même de celles qui m’amusent le plus (et vous pouvez y aller sur les portugais, j’ai tout entendu) mais je ne permettrai jamais de les faire en public, sur Twitter ou sur mon blog ou n’importe où ailleurs sur le Web qui, pour rappel, est un espace public – et cela est valable aussi si votre compte twitter est protégé ou si l’on parle de facebook et que votre compte y est « protégé »…
Mes blagues racistes (ou pire, ceux qui me connaissent sauront de quoi je parle (épinards ?)) je les réserve au cercle privé, à mes amis, à ceux que je connais et que je sais que je ne vais pas offenser, vexer, blesser… Ceux qui savent qu’il s’agit là de blagues en bonne intelligence et qui souvent me répondront par une autre horreur du même type.
Alors certains vont me dire que je m’autocensure. La réponse est oui, non, les deux mon capitaine. Comme souvent il est impossible de répondre à cette question de façon binaire et heureusement. Je suis venu à l’hacktivisme par la porte de la lutte contre la censure, depuis des années maintenant je travaille sur le sujet ici, ailleurs, partout où je peux être. Cela n’empêche pas de prendre en considération les autres avant d’ouvrir sa gueule.
Reste le cas de Charlie Hebdo et des caricatures. J’ai déjà longuement écrit à ce sujet mais le message que je délivre ici est presque aux antipodes de ce que j’ai écrit à l’époque… Tout simplement parce que Charlie est, normalement, suffisament identifié pour que l’on ne puisse pas les suspecter de faire cela pour blesser, vexer ou offenser (il semble y avoir eu une erreur de calcul à ce niveau mais peu importe, le principe reste bon). Et si demain Charlie déversait le même torrent de conneries que celles que l’on a pu voir fleurir ces deux derniers week-ends sur les juifs personne ne les suspecterai d’avoir une dent contre cette religion en particulier : ils n’aiment personne ! C’est leur rôle !
Loin de créer une élite ayant le droit aux blagues racistes, il me semble qu’ils ont le devoir de lever les tabous et de faire en sorte que l’on vive suffisament bien entre nous pour que l’on puisse demain balancer des blagues sur quelque communauté que cela soit et que personne ne se pose de question sur le fait qu’il s’agit là d’humour et uniquement de cela… Les pauvres, il y a du boulot et je n’aimerai pas être à leur place !
Pourquoi (comment ?) le web est-il un espace public ?
Hé oui, on se prend le premier amendement américain dans la tronche. Il est grand temps de recentrer le débat public non pas sur ses effets de bord sur Twitter mais sur l’incapacité à notre modèle social de pendre en compte/charge le racisme.
Ca va pas être simple.
http://reflets.info/sos-racisme-plaide-pour-un-regime-orwellien/
Comme dit ds une discussion Twitter, je préfère ne pas porter de jugement, car j’ai cru comprendre qu’en France il y avait des gros tabous et trucs incompréhensibles (de qqun d’extérieur) relatifs à CE sujet en particulier.
J’ai été littéralement choqué qu’un pote hacktiviste appelle à l’autocensure.
Mm effet que quand il y avait eu un hacker tunisien qui appelait à censurer les caricatures de Mohamed.
Grand débat hein 🙂
Je n’appelle pas à l’autocensure, juste à la raison tant que le tabou n’est pas levé… D’ailleurs si certains pouvaient le lever ça m’arrangerait 😉
Si on ne peut plus faire d’humour dans un contexte (qu’il s’agisse du web, d’un livre ou du face à face), il ne restera que du sérieux.
A quand une éducation à l’humour et à la rigolade ? « Sérieusement ! »
Le truc du web (et pas seulement du web), c’est qu’on n’y contrôle pas le groupe d’interlocuteurs (les personnes qui lisent nos mots ou les entendent, ou voient nos vidéos), car celui-ci évolue sans cesse. Alors même que le locuteur (celui qui émet le message) « reste »* le même. [Enfin… c’est le message qui reste. Le locuteur est passé à autre chose, sur un autre site, par exemple.]
[Bon, dans le face à face, on n’est pas sûr non plus qu’un secret sera bien gardé, mais le locuteur (celui qui émet le message) évolue lui aussi.]
Reste que… on ne va quand même pas, en tant qu’émetteur d’un texte sur le web, se priver d’humour, d’autant plus que… comme on peut le voir, l’émetteur peut vouloir rire sans que le récepteur comprenne cet humour. Idem : l’émetteur peut vouloir être sérieux et le récepteur (lecteur) va lire l’article en se marrant (le prenant comme de l’humour). [De manière générale, les figures de style sont un processus (et non un état fixe) qui commence par le locuteur et se termine par l’interlocuteur. Regardons des pièces de théâtre ! (pas des films) Et pas par l’intermédiaire d’un écran, mais dans la salle !]
Liberté d’expression pour l’émetteur, yes, sir. Liberté d’impression (de ressenti) pour le récepteur, yes, too. Le lecteur ne devrait pas s’interdire de rigoler, d’interpréter comme il veut un message. Mais s’énerver est moins sain que rigoler. Take it easy.
Rigolons un bon coup ! Let’s LOL together !
Des blagues stéréotyp(é)es, oui, avec modération, mais ça, nous le savons. Les plus courtes sont les meilleures. On se taquine entre cantons, entre régions, entre provinces.
Le droit et la morale (ou encore les « normes sociales ») sont-ils susceptibles ? Vive l’éthique du libre (partage) ! Passionnant, fascinant ! Enjoy ! Le monde est funny, because you want du fun. Nous sommes des artistes car nous voulons voir de l’art.
On peut rire de tout, à mon avis, et on peut le montrer quand on veut (pas pendant l’enterrement, mais pendant la messe hebdomadaire du dimanche, enfin… si vous êtes pratiquants et croyants…).
Le Suisse n’est pas pris de vitesse. Il prend son temps. La blonde n’est pas bête. Personne ne la comprend. Les étoiles ne sont pas claires. C’est la nuit qui est noire. L’humour n’est pas une insulte. Il est une adaptation à l’autre. Faut pas pousser, bobonne, le bouchon trop loin, même si le champagne nous enchante. LOL
Je ne comprends pas, d’un coté du défend charly Hebdo, mais apres tu retournes pratiquement ta veste …
D’un coté du defend le droit d’expression du journal puis à la suite tu expliques que tu te restrainds dans la sphere publique tout en expliquant que dans ta sphere privée tu fais preuve d’humour noir/décalé… Ce qui fait que l’on pourrait comprendre que tu te desavoues toi même, d’où ma question pourquoi ne pas t’être restrainds des le départ si tu le fais habituellement.
A moins que je n’ai rien compris à cet article
on peu rire de tout mais pas avec tout le monde j ai toujours aimé l humour noir ..et par moment ba ca passe pas du tout …
Mes dernières « gaffes » …hollande est comme le petit Grégory il a touché le fond et les japonnais irradient de bonheur ….